Embarquez avec nous dans le récit rocambolesque de l’avancement des travaux sur le « Forban du Bono », où la patience des charpentiers de marine et leurs stagiaires est mise à rude épreuve !
1er septembre 2023: Le Forban a été emmené jusqu’au chantier naval du Parun sur la commune de Baden. Les charpentiers ont surveillé de près le retrait des deux mâts et la mise en place de la coque sur un ber mobile qui a ensuite été conduit sur l’aire de carénage du chantier.
Subventions et estimation des travaux
Le 2 septembre, ou presque, le chef charpentier, a donné le coup d’envoi officiel du projet.
Le secrétaire de l’association se plante devant son ordinateur et s’embarque à son tour pour une navigation énigmatique sur un océan étrange et abracadabrantesque que peut représenter la demande de subventions auprès de nos chères institutions.
Les miracles existent sans aucun doute puisque la Région, le Département et l’Agglo répondent favorablement à nos demandes. A priori, 60 % du devis sera approvisionné par ces subventions. Nul besoin d’aller à Sainte Anne à genoux, nous avons été exaucés.
Dans la semaine qui suivait une équipe de 4 motivés a procédé au carénage avant de conduire le bateau au chantier de François et Loïc pour un calage aux petits soins dans son nouvel abri.
Travaux sur les mâts et mauvaises nouvelles
15 jours après une équipe de ponceurs ( Michel, Dany, Christine, Philippe, Jean-Luc, Lionel et Benoît) a œuvré sur les mâts et Loïc a pu renforcer les différentes gerces qui apparaissaient sur le mât de Taillevent et le mât de Misaine. Presque dans la foulée, trois couches de lasure ont été passées sur chacun des mâts
Les charpentiers ont commencé le démontage des pièces structurelles du bateau. Il était alors question de refaire le grand bau (ou le banc de mât, c’est pareil !), la traverse qui soutient le bordage, refaire également les violons et les courbes. Certaines jambettes et membrures, genoux et allonges étaient également en mauvais état et nécessitaient une intervention minutieuse.
D’une vingtaine au premier devis, on est passé à plus de 40 après démontage ! C’était du même tonneau pour les préceintes et les tacked. Avec un bon dictionnaire, les moins au fait de la terminologie marine, dont je fais partie, s’en sortiront un peu ! Bref du boulot pour au moins deux mois.
Au fur et à mesure du démontage les trois artistes-charpentiers François, Adriana et Loïc, ont découvert deux ou trois petits trucs qui, au départ les inquiétaient un tantinet puis, au fur et à mesure de l’avancée du démontage, faisaient naître sur leurs visages des émotions nouvelles face aux découvertes qu’ils faisaient. On peut considérer que la situation est préoccupante quand le pire apparait comme le moindre mal !
Le Forban du Bono ornant un rond-point?
Lors du CA du 29 septembre il semble inéluctable d’envisager un second devis reprenant la réparation des nouveaux éléments découverts. Il faut donc couper court, comme le disait un rabbin, et c’est avec bonne humeur que le devis est accepté. Ou alors il faut envisager de lui trouver une bonne place sur un rond point !
Bonne humeur pas tout à fait partagée par le trésorier ni le secrétaire qui devine déjà qu’il aura à réembarquer pour un nouveau voyage administratif. Bon ben il connait la route cette fois-ci. Les nouvelles sont encourageantes de la part de nos institutions même si nous n’avons pas encore de confirmation d’une aide quelconque.
On annule donc le père Noël marin du 15 décembre à Saint Goustan que le Forban devait faire à la demande de Mod Kozh suite au désistement de l’indomptable (qui finalement sera disponible à cette date). Mais comment assurer celui du 22 décembre au Bono ? Mod Kozh nous renvoie l’ascenceur et mettra à notre disposition deux bateaux et leur équipage pour débarquer en temps et en heure notre bonhomme.
Notre trésorier découvre la charpente marine
Notre trésorier décide de partir à la découverte du métier de charpentier de marine et va passer quelques journées dans l’atelier des artisans où l’odeur du bois fraichement scié, délicatement raboté enchante les visiteurs. Et il y en a des curieux : des qui bossent sur leur bateau et qui viennent admirer le boulot, des qui aimeraient bien que ce chantier fassent la même chose mais sur un autre plan de voilier, des qui ont la nostalgie de quand ils étaient eux-mêmes sur les travaux du Forban, des qui se sont égarés sur le chantier naval, etc.
L’ambiance est vraiment agréable sous ce toit de tôle. On ne sait plus trop qui est le patron ! Même si parfois, je vous jure je l’ai vu, un léger commentaire sur un angle pas assez précis ou un conseil léger sur une méthode qui pourrait être plus efficace laisse deviner qui a l’expérience. Il n’y a pas de rebelle, pas de « je sais tout », pas de timide ni de bavard encore moins de partisan du moindre effort. Une vraie équipe que forment ces trois là !
Les champignons passent à l’attaque !
Un mystérieux champignon avait attaqué le pont par le dessous et l’étambot commençait à le nourrir. Il faut agir. Alors ils envisagent de démonter le pont. Et, bien entendu, apparait également la nécessité de remplacer les barrots de pont et la guirlande arrière. Ca ne fait plus sourire le chef charpentier, ni notre trésorier. Le bateau est devenu un véritable chantier en lui-même.
Des outils un peu partout, des copeaux de ci de là, les planchers démontés sont posés pour permettre des déplacements sûrs, le moteur est recouvert d’une bâche plastique. Ca ressemble un peu à une pagaille mais mettre plus d’ordre sur ce chantier, c’est comme mettre de l’eau dans son vin, ça gâche tout le plaisir.
Puis vient le moment de démonter le safran pour faciliter les travaux sur la guirlande et les bordés. Pas une mince affaire cette manipulation. Les ferrures sont rouillées et à changer, on verra ça un peu plus tard à la fin du mois de décembre. On trouve assez de bras pour déposer la pièce au sol.
Au fur et à mesure du démontage un tas s’accumule aux portes du local, un autre tas de bois sec et fraichement scié mais inutilisable pour la restauration servira pour le chauffage de poêles. Le chantier avance et le moment de remonter les pièces arrive. Avec une grande précision, les pièces sont taillées, rabotées, poncées et enduites.
Et puis Sébastien, le stagiaire, se mêle au petit groupe. Il s’affaire sur le guindeau, puis le banc de pompe et, probablement, sur le capot moteur qui commence, lui aussi, à dépérir. Il est du même bois que les 3 autres. Aussi discret qu’Adriana, aussi souriant que Loïc et moins grognon que François mais bon !
Au mois de décembre, le banc, les violons et les courbes sont remontés, le guindeau est en place, la guirlande arrière est remaniée, plusieurs bordés sont mises en place, des serres neuves sont fixées à leur place.
Pendant que les charpentiers de marine continuent leur œuvre à un rythme soutenu mais sans précipitation ni agitation, Romane, Bastien, Hervé, Philippe, Bertrand, Michel, Jean- Luc, Dany et Benoît se chargent de la remise au propre de notre annexe : Le Galdu. Carénage, peinture intérieure et extérieure, anti fouling, consolidation des taquets d’amarrage, nettoyage des coffres et repositionnement des pare-battages avec de nouvelles épissures matelotées par Gérard.
On regonfle les roues de la remorque et quelques pare battages. La remise à l’eau a été faite le 9 décembre. En revanche le moteur déposé dans une mauvaise position refuse de démarrer. Il est confié au chantier naval du Bono pour une révision.
Aujourd’hui, il reste encore du boulot. Quelques bordés à poser, le pont à refaire, le banc de pompe et la pompe à reformer, les serres et préceintes, le calfatage, l’électricité, les pains de polystyrène « tetris » à repositionner, ponçage, aspirateur carénage et peinture. Bref on n’a pas fini. Le temps passe, il s’en fout, lui, il n’a que ça à faire, mais nous …
Alors, si le cœur et le courage vous en dit, n’hésitez pas à nous communiquer vos disponibilités à la mi janvier pour peaufiner le navire et permettre une mise à l’eau avant l’AG. On aura besoin de bras.